Les données de plus de 135 000 participantes à l’Étude sur la santé Ontario sont utilisées pour explorer comment les taux de dépistage du cancer du sein – et ce qui se passe par la suite – peuvent varier chez des personnes d’origines ethniques différentes.
En couplant les renseignements autodéclarés sur la santé avec les dossiers de santé provinciaux, des chercheurs cherchent à découvrir les disparités potentielles en matière d’accès, de soins de suivi et de résultats. Au bout du compte, cela pourrait être utilisé par les décideurs des politiques de santé pour guider l’amélioration des programmes de dépistage.
Le cancer du sein est l’un des cancers les plus courants et la deuxième cause de décès par cancer chez les femmes* au Canada. La détection précoce par un dépistage régulier peut améliorer considérablement les taux de survie, mais tout le monde ne participe pas aux programmes de dépistage au même rythme.
Reconnaissant cela, l’Ontario a récemment abaissé de 50 à 40 ans l’âge d’admission au dépistage du cancer du sein. Les directives nationales continuent de déconseiller le dépistage de routine pour les femmes de moins de 40 ans, bien qu’il reste disponible pour celles qui le demandent.
Dans le but d’aider à combler les lacunes de la recherche, le gouvernement fédéral a récemment accordé un financement de 295 000 $ pour faire progresser la recherche sur le dépistage du cancer du sein. CanPath, la plate-forme nationale de recherche en santé – dont l’ÉSO est le plus important contributeur – utilisera la subvention pour tenter de combler certaines lacunes dans les données de recherche relevées par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), a affirmé la Dre Victoria Kirsh, associée scientifique à l’ÉSO.
CanPath explorera les données déjà recueillies afin de poursuivre trois objectifs principaux définis par l’ASPC :
- Étudier les différences dans les taux de participation au dépistage du cancer du sein, les traitements et les résultats selon la race et l’origine ethnique.
- Examiner les facteurs de risque du cancer du sein et comment ils peuvent varier selon la race et l’origine ethnique.
- Explorer les différences potentielles dans le dépistage et les résultats du cancer selon la race et l’origine ethnique, comme la fréquence à laquelle les femmes sont appelées pour des dépistages et/ou des biopsies de suivi, à quel stade du cancer se trouvent les personnes au moment du diagnostic initial et le type de traitements anticancéreux reçus.
« Nous examinerons à la fois les renseignements fournis par les participantes au moyen des questionnaires de santé de l’ÉSO – comme les antécédents familiaux et les diagnostics antérieurs de cancer du sein – et nous les combinerons avec l’information contenue dans les dépôts de données provinciaux, y compris la fréquence et les résultats des dépistages du cancer du sein, des mammographies et des IRM (imageries par résonance magnétique) », a affirmé la Dre Kirsh.
La Dre Kirsh travaille avec la Dre Jennifer Brooks, directrice générale de CanPath, la Dre Maryam Darvishian, gestionnaire de la recherche au groupe de recherche sur la prévention du cancer de la Colombie-Britannique, et Ashley Mah, doctorante à l’École de santé publique Dalla Lana de Toronto, pour compiler et analyser des données provenant de sources multiples. Elles ont l’intention de publier leurs résultats dans une revue soumise à l’examen des pairs, fournissant à l’ASPC des données probantes clés pour éclairer et affiner les lignes directrices sur le dépistage du cancer du sein au Canada.
La Dre Darvishian travaille déjà à la rédaction d’un article portant sur les différences dans la participation au dépistage du cancer du sein, telle que déclarée par les participantes à CanPath.
* Femmes cisgenres et autres adultes assignés comme femme à la naissance.