Bulletin de l’Étude sur la santé Ontario, juillet 2021
4 Juil 2021 // Échos de l'ÉSO
Dans ce numéro :
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Les premiers résultats de l’Étude indiquent qu’une première dose de vaccin à ARNm produit à court terme des niveaux d’anticorps 1,5 fois plus élevés que le vaccin d’AstraZeneca
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Des symptômes à la gravité, les données de votre questionnaire sur la COVID-19 sont utilisées!
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Plus de 8 000 microéchantillons de sang devraient être analysés en laboratoire pour détecter des anticorps
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Le séquençage du génome entier aidera les chercheurs à étudier le développement de la maladie
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Le cancer durant une pandémie
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La biobanque de l’ÉSO déménage dans de nouvelles « installations »
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Mettez à jour vos coordonnées de l’ÉSO
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Pourquoi avez-vous participé au Questionnaire sur la COVID-19?
Les premiers résultats de l’Étude indiquent qu’une première dose de vaccin à ARNm produit à court terme des niveaux d’anticorps 1,5 fois plus élevés que le vaccin d’AstraZeneca
Les résultats préliminaires de l’analyse de près de 6 000 prélèvements de gouttes de sang séchées recueillies partout au pays pour l’Étude sur les anticorps à la COVID-19 de CanPath font ressortir quatre observations intéressantes :
- Il y a un degré élevé de variabilité dans le niveau d’anticorps produits après avoir reçu une première dose de vaccin contre la COVID-19.
- 10 % of participants qui ont déclaré avoir reçu une première dose de vaccin à ARNm (Pfizer-BioNTech ou Moderna) et 30 % de ceux qui ont reçu une première dose de vaccin à vecteur viral (Oxford-AstraZeneca) ne montraient pas de niveaux d’anticorps supérieurs aux seuils permettant de les différencier de la population en général. Ce décalage dans le développement des anticorps après avoir reçu une seule dose de vaccin souligne l’importance pour les Canadiens de recevoir rapidement leur seconde dose.
- Une première dose de vaccin à ARNm (Pfizer-BioNTech et Moderna) produit à court terme des niveaux d’anticorps plus d’une fois et demie supérieurs à ceux produits par le vaccin à vecteur viral (Oxford-AstraZeneca).
- L’étude a détecté des niveaux élevés d’anticorps chez les participants ayant reçu deux doses de vaccin à ARNm, ces niveaux atteignant près de deux fois ceux observés après la première dose.
Ces résultats préliminaires de l’Étude sur les anticorps à la COVID-19 du Partenariat canadien pour la santé de demain (CanPath) sont basés sur 5 678 microéchantillons de sang séché recueillis entre le 8 février et le 17 mai 2021, dont 1 466 provenaient de participants à l’Étude sur la santé Ontario.
C’est la première étude pancanadienne utilisant des échantillons recueillis auprès d’un large éventail de participants qui confirme les données provenant des essais cliniques des fabricants de vaccin.
Des symptômes à la gravité, les données de votre questionnaire sur la COVID-19 sont utilisées!
Dre Victoria Kirsh |
Scientifique adjointe à l’ÉSO, la Dre Victoria Kirsh utilise les données du questionnaire sur la COVID-19 de plus de 101 000 participants à CanPath (dont 41 000 de l’ÉSO), pour étudier les aspects suivants :
- Cartographier où et quand les participants ont été infectés et quels symptômes ils ont ressentis;
- Si le risque d’infection varie selon l’origine ethnique et le statut socio-économique;
- S’il existe des liens entre une infection grave et les problèmes de santé préexistants des participants, l’utilisation de médicaments, l’indice de masse corporelle (IMC), les niveaux de tabagisme, l’activité physique et l’exposition à la pollution de l’air.
« Nous savons que l’âge, l’obésité et certains problèmes de santé sous-jacents exposent les gens à un risque accru d’infection grave à la COVID-19 », a indiqué la Dre Kirsh. « Mais nous n’avons pas encore de données montrant si plusieurs autres affections, modes de vie et facteurs environnementaux pourraient également augmenter le risque de maladie grave. »
En 2020, l’ÉSO a reçu des fonds des Instituts de recherche en santé du Canada et de l’Agence de santé publique du Canada pour recueillir des données sur l’exposition à la COVID-19 et l’immunité contre celle-ci auprès de participants de CanPath.
Voici comment quatre autres équipes de recherche utilisent les données du questionnaire sur la COVID-19 recueillies auprès de plus de 101 595 participants de partout au Canada :
- Une initiative SUPPORT Canada de 2,6 million $, dirigée par le Dr Philip Awadalla, directeur scientifique exécutif de l’ÉSO et directeur scientifique national de CanPath, explore la fréquence des expositions et la façon dont les facteurs de risque comme la génétique, les problèmes de santé sous-jacents et l’environnement jouent un rôle dans la façon dont la COVID-19 affecte le corps humain.
- Une équipe de recherche de l’Université de Sherbrooke utilise les données du questionnaire pour évaluer l’impact de la COVID-19 sur la dépression, l’anxiété et les services de santé utilisés. Dirigée par la Dre Helen-Maria Vasiliadis, l’équipe utilisera les données pour éclairer les stratégies et les ressources en santé mentale qui peuvent être utilisées pour répondre aux besoins de santé mentale post-pandémie des adultes et des personnes âgées.
- Le Dr Philippe Broët et son équipe à CARTaGENE et au CHU Sainte-Justine de Montréal entreprennent une analyse statistique des données du questionnaire sur la COVID-19 de CanPath pour examiner la fréquence des symptômes et le nombre de tests positifs par région, ainsi que pour préciser le risque d’exposition de la population concernée. Les résultats aideront les responsables de la santé publique à gérer la pandémie avec de nouvelles connaissances liées à la COVID-19 au niveau de la population.
- Le Dr Broët travaille également à préciser les caractéristiques cliniques, épidémiologiques et socio-économiques de la pandémie au Québec, à l’aide des données du questionnaire et des résultats de l’Étude sur les anticorps provenant des participants de CARTaGENE.
L’Étude sur les anticorps à la COVID-19 de CanPath est financée par le gouvernement du Canada, par l’entremise du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, et par les Instituts de recherche en santé du Canada.
Plus de 8 000 microéchantillons de sang devraient être analysés en laboratoire pour détecter des anticorps
Plus de 10 600 participants ont accepté de fournir un microéchantillon de sang prélevé à la maison le printemps dernier dans le cadre de l’Étude sur les anticorps à la COVID-19 de l’ÉSO.
L’analyse des données de l’Étude sur les anticorps vient de commencer, mais voici un aperçu de ce que nous avons observé au 14 juin :
- Plus de femmes (62 %) que d’hommes (38 %) ont rempli le questionnaire de l’Étude sur les anticorps;
- L’âge moyen des 10 645 répondants était de 62,5 ans.
- 44% ont dit qu’elles avaient passé un test pour la COVID-19;
- 161 personnes ont reçu un test positif;
- 17 personnes ont été hospitalisées;
- 557 personnes soupçonnaient avoir été un cas non diagnostiqué de COVID-19;
- 78.5 % des participants ont déclaré avoir reçu une dose d’un vaccin contre la COVID-19 (au moment de remplir le questionnaire), le plus souvent Pfizer BioNtech (66 %) suivi d’Oxford-AstraZeneca (23 %) et de Moderna (11 %);
- Notre laboratoire prévoit analyser plus de 8 000 microéchantillons de sang retournés par la poste par les participants.
Quelle est la suite?
Et moi?
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Nos sincères remerciements à tous les participants à l’ÉSO |
Le séquençage du génome entier aidera les chercheurs à étudier le développement de la maladie
L’Étude sur la santé Ontario a entrepris un effort à long terme pour séquencer le génome entier de plus de 40 000 participants à l’Étude, en utilisant les échantillons de sang qu’ils ont fournis entre 2009 et 2017.
Le séquençage du génome entier mesure le génome entier d’un individu et constitue la prochaine étape pour élargir les possibilités scientifiques de notre plateforme de recherche en santé qui a déjà 12 ans.
« Ce travail de séquençage du génome entier va soutenir de nombreuses applications de la recherche en santé dans lesquelles les scientifiques s’intéressent à l’identification des facteurs génétiques qui pourraient être associés au développement de la maladie et au vieillissement en bonne santé. Il améliorera également notre compréhension de la façon dont le génome interagit avec l’environnement en termes de développement de la maladie », a affirmé le Dr Philip Awadalla, directeur scientifique exécutif de l’ÉSO et directeur scientifique national du Partenariat canadien pour la santé de demain (CanPath).
Les résultats du séquençage du génome entier ne seront pas partagés avec les participants individuels, car l’ÉSO n’a pas été équipé pour fournir des analyses génétiques personnalisées.
Lorsque les participants ont fourni un échantillon de sang à l’ÉSO, ils ont accepté que leur sérum sanguin et leur plasma soient mis à disposition de la recherche et ont consenti à ce que leur ADN puisse également être utilisé en recherche génétique. Vous pouvez consulter votre formulaire de consentement à l’ÉSO à tout moment en ouvrant une session dans votre compte de l’ÉSO, en sélectionnant « Préférences de l’Étude », puis « Formulaire de consentement ». Vous pouvez également apprendre comment vos échantillons et vos données sont conservés en sécurité.
Séquençage et COVID-19
Le Dr Awadalla prévoit que d’ici la fin de 2021, une partie du séquençage du génome entier sera effectuée sur des échantillons de participants à l’ÉSO qui ont été testés positifs pour la COVID-19, tel qu’auto-identifié dans le Questionnaire sur la COVID-19 2020 et via le couplage avec les données du Système d’information de laboratoire de l’Ontario, ainsi que par les microéchantillons de sang recueillis auprès d’environ 8 000 participants à l’ÉSO dans le cadre de l’Étude sur les anticorps à la COVID-19 de 2021. (Seuls les participants qui ont rempli le Questionnaire sur la COVID-19 pouvaient être invités à participer à l’Étude sur les anticorps.)
Le Dr Awadalla a noté qu’il faudrait peut-être compter quelques années avant que les 40 000 échantillons de sang soient séquencés, à mesure que le financement deviendra disponible.
Qu’est-ce qui est à la disposition des chercheurs?
En plus des données recueillies dans le questionnaire sur la COVID-19 de 2020, les chercheurs peuvent s’adresser à l’ÉSO pour avoir accès aux échantillons de sang et d’urine, aux données sur les mesures physiques, à l’information relative aux données sur la santé et le mode de vie recueillies au moyen des questionnaires de l’ÉSO, et au couplage avec d’autres bases de données administratives, y compris les données de la RAMO, et les données sur le cancer et l’environnement.
Le cancer durant une pandémie
Le questionnaire sur la COVID-19 de l’ÉSO et de CanPath est clos depuis novembre 2020 et de nombreux chercheurs ont déjà commencé à étudier ces données. Sarah Salih, analyste des données à l’ÉSO, a choisi d’examiner l’impact de la pandémie sur les patients et les survivants du cancer, qui constituent « une sous-population vulnérable avec des besoins de santé uniques et variables ».
« Cela commence par le besoin d’un diagnostic et d’une prise en charge rapides, et différents niveaux de suivi rigoureux tout au long des phases de récupération et de survie », a précisé Sarah Salih, en notant que « cela est particulièrement important car un diagnostic et une détection précoces sont associés à de meilleurs résultats suite à la maladie – si cette étape est compromise, alors le pronostic est également compromis.
Dans sa recherche, Sarah Salih utilise un ensemble de données provenant des réponses au questionnaire sur la COVID-19 de plus de 73 000 participants à travers le Canada, dont plus de 18 % ont déclaré avoir reçu un diagnostic de cancer.
Alors que nous disent ces données?
Par une marge significative, les participants ayant des antécédents de cancer étaient beaucoup plus susceptibles de se percevoir comme ayant un risque élevé de contracter la COVID-19. Plus des deux tiers estimaient que s’ils contractaient le virus, ils ressentiraient des symptômes graves, contre moins de la moitié des répondants qui n’avaient aucun antécédent de cancer.
En raison de mon âge et/ou d’affections préexistantes, si je devais contracter la COVID-19, je suis susceptible :
Peut-être sans surprise, les participants ayant des antécédents de cancer ont déclaré suivre de plus près les recommandations et les mesures de précaution de la santé publique telles que la distanciation physique, le port du masque et l’évitement des grands rassemblements. Ce groupe était moins susceptible que le reste de la cohorte de recevoir un diagnostic de COVID-19, probablement en raison de ces précautions. « Nous supposons que les personnes immunodéficientes sont plus à risque, mais une adhésion rigoureuse aux mesures de santé publique a réduit les risques d’infection. »
L’accès aux soins de santé a aussi été sérieusement remis en cause par la pandémie, les patients actuellement atteints d’un cancer étant plus de deux fois plus susceptibles de voir une intervention chirurgicale, une intervention ou un traitement annulé ou reporté. La plupart des participants qui suivent actuellement un traitement contre le cancer ont eu recours à des rendez-vous virtuels avec leurs fournisseurs de soins de santé.
Quelle est la prochaine étape de cette recherche? Selon Sarah Salih, « La pandémie a certainement mis en évidence le rôle important que la télésanté peut jouer dans la prise en charge des patients, en particulier parmi les populations vulnérables, les collectivités éloignées et les personnes handicapées. Il sera important d’étudier son efficacité dans le traitement des patients par rapport aux rendez-vous ‘traditionnels’ en personne. En outre, à l’avenir, il sera important de noter l’effet du report ou de l’annulation de procédures et de rendez-vous sur les patients et les survivants d’un cancer – c’est-à-dire les conséquences sur le pronostic et les résultats subséquents. »
Regardez une vidéo de 3 minutes résumant le projet ici (disponible uniquement en anglais)
La biobanque de l’ÉSO déménage dans de nouvelles « installations »
Congélateurs à azote liquide à l’ancien site de traitement des bio-échantillons de l’ÉSO. Photo de JP Moczulski/CP Images.
Comment transporter un demi-million de flacons contenant des échantillons de sang, d’urine et d’ADN congelés à -180°C? La réponse : Très, très soigneusement. 😉 |
Après un an de planification, le dépôt d’échantillons biologiques, ou « biobanque » de l’ÉSO a été transféré avec succès à son nouvel emplacement. Le déménagement a nécessité le transport délicat de six grands congélateurs à azote liquide vers une nouvelle installation dans la région du Grand Toronto, une opération qui s’est déroulée sur plusieurs semaines. Avant même de commencer le déménagement, l’ÉSO a effectué un inventaire complet pour s’assurer que chaque échantillon recueilli depuis le lancement de l’Étude en 2009 était comptabilisé. Les six congélateurs renferment un étonnant total de quelque 473 000 flacons contenant des échantillons de sang, d’urine et d’ADN fournis par plus de 41 000 participants à l’ÉSO. Les échantillons sanguins sont ensuite répartis en plasma, sérum, globules rouges, couche leucocytaire et lymphocytes avant d’être entreposés. Les échantillons de sang et d’urine sont congelés dans de la vapeur d’azote liquide à -180°C ou moins, alors que les échantillons d’ADN sont conservés à -80°C ou moins, pour s’assurer qu’ils pourront être utilisés en recherche des décennies plus tard. L’intégrité et la température des échantillons ont dû être surveillées et maintenues à tout moment durant le déménagement. Félicitations à Abiola Oduwole, gestionnaire des projets spéciaux à l’ÉSO, pour ce déménagement réussi! |
Une étagère de produits sanguins congelés à l’ancien site |
Mettez à jour vos coordonnées de l’ÉSO
La biobanque de l’Étude a récemment déménagé – et vous?
Si l’une de vos coordonnées a changé, nous vous invitons à ouvrir une session dans votre compte pour y consigner les renseignements les plus à jour, pour que nous puissions vous contacter à l’avenir.
Nous communiquerons plus probablement par courriel, mais il peut y avoir des situations où nous devons vous contacter par téléphone ou par courrier.
Vous n’arrivez pas à accéder à votre compte? Appelez-nous ou envoyez-nous un courriel et nous serons heureux de vous aider!
Pourquoi avez-vous participé au Questionnaire sur la COVID-19?
Voici ce que Bonnie, d’Ennismore, avait à dire :
« J’ai d’abord vu la demande pour recruter des participants et j’ai pensé qu’il s’agissait d’une excellente façon de recueillir des renseignements sur la santé. Mes parents sont tous les deux décédés d’une crise cardiaque. Mon mari est un survivant d’une chirurgie de Whipple depuis maintenant 15 ans. Nous avons beaucoup de chance. J’ai des enfants et des petits-enfants et j’espère que d’une certaine manière, j’aide les générations futures à traiter leurs problèmes de santé. Les questionnaires ne prennent qu’un peu de mon temps. Merci aux médecins et aux chercheurs pour leur travail si précieux. »
Nous aimons avoir de vos nouvelles. Pourquoi êtes-vous demeuré un/e participant/e à l’ÉSO pendant toutes ces années? Écrivez-nous à info@ontariohealthstudy.ca |